Favoriser les échanges et interactions pour contribuer au renforcement de capacités des élus et de leurs organisations paysannes au Burkina Faso.
Depuis plus de 10 ans, Fert en partenariat avec l’Association Champenoise de Coopération Inter-Régionale (Accir), accompagne au Burkina Faso des producteurs de niébé et leurs organisations. D’une action initiée par l’Accir sur le volet technique auprès d’une seule organisation de producteurs, l’action contribue aujourd’hui à l’accompagnement de 7 OP de niébé, reparties dans trois régions du Burkina Faso et représentant près de 20 000 membres. L’action menée vise à renforcer les services à la production (conseil agricole, conduites de parcelles d’essai…), les services économiques (approvisionnement en intrants, stockage et commercialisation) ainsi que de manière plus transversale le renforcement de la viabilité de ces organisations.
Sur ce dernier volet, Fert et ses partenaires ont engagé depuis 2016 une réflexion sur la formation des élus et la gouvernance. L’objectif affiché était de travailler plus en profondeur, avec une vision à moyen terme des actions à entreprendre. Cette orientation a conduit à concevoir la formation, non plus comme une activité mais davantage comme un processus. Fert a pour cela favorisé les échanges entre leaders d’organisations au Burkina Faso, mais aussi avec des élus d’autres pays comme Madagascar ou la France. L’objectif est de confronter les points de vue, les besoins, les problématiques et co-construire avec eux des actions utiles pour les renforcer, les accompagner dans leurs missions. C’est dans ce cadre que Jean-Pascal Jarry, agriculteur champenois, ancien président de la Coopérative d’Esternay, et adhérent de l’Accir est venu au Burkina Faso pour échanger et partager son expérience de responsable professionnel agricole avec les élus burkinabè. Il était accompagné par un administrateur de l’Accir, Jean-Louis Garnotel, ancien technicien de la Coopérative Champagne Céréales (devenue aujourd’hui Vivescia) et qui a longtemps suivi pour l’Accir l’action conduite au Burkina.
Sur le terrain avec les cadres et conseillers de l’équipe Fert au Burkina, pour cette première mission, Jean-Pascal Jarry a pu découvrir les organisations paysannes accompagnées, les producteurs membres, l’agriculture locale, les activités menées mais aussi les organisations de producteurs, les élus, leurs moyens, les services mis en place et plus largement échanger sur leurs problématiques liées à la gouvernance et aux rôles des élus.
Deux journées ont été spécifiquement dédiées aux échanges entre leaders burkinabè et français. Jean-Pascal Jarry a pu témoigner de son expérience au sein de sa coopérative, des satisfactions et des difficultés qu’il a rencontrées, avant qu’un échange s’installe entre leaders paysans.
Les échanges et questions se sont concentrés autour de trois thématiques principales :
Le fonctionnement des coopératives
nombre de personnes, durée de vie de la coopérative, partage des résultats, possibilité de démissionner, que se passe-t-il en cas de dissolution ? etc…
Le financement
avec la définition des parts sociales (valeur et nature), la part des appuis extérieurs, crédits…
L’intérêt de la coopérative pour les paysans
quels avantages pour nous, producteurs ? implication des femmes, comment motiver les jeunes ? etc…
Actuellement les élus burkinabè se questionnent sur la transformation de leurs organisations en coopératives afin de se mettre en conformité avec l’acte uniforme OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires). Les échanges sur les parts sociales, leur importance, leurs liens avec la production ont été riches. En apportant son témoignage, et un regard professionnel extérieur, Jean-Pascal Jarry a contribué à nourrir les réflexions des élus en soulevant un certain nombre d’idées et de questionnements complémentaires.
Fert et l’Accir, deux agri-agences, disposent de liens forts avec le milieu professionnel agricole d’où les deux associations tirent leurs origines. Fert et l’Accir souhaitent dans le cadre de leur partenariat, poursuivre l’accompagnement des OP burkinabè, et lorsque c’est pertinent, mobiliser la profession agricole. L’objectif est de favoriser les interactions entre agriculteurs mais aussi entre organisations et cela dans les deux sens.
Aussi, une autre mission visant à favoriser ce type d’échanges sera conduite en 2019. Jean-Pascal Jarry a déjà fait part de son intérêt et de sa disponibilité pour répondre aux besoins et sollicitations éventuelles des élus burkinabè. Mais la question de la Formation des Leaders, peut aussi trouver des réponses au travers d’échanges d’élus et de techniciens en France auprès d’élus français et de structures spécialisées pour ce type de formation dédiée. L’objectif est d’initier plus largement et sous des formes diverses, le renforcement de capacité, les échanges, la formation des leaders paysans et ce afin d’accompagner les producteurs dans le renforcement de leurs organisations.