Fruit d’un partenariat entre la Fondation d’entreprise Louis Dreyfus, Louis Dreyfus Company et Fert, et en collaboration étroite avec les autorités locales, le Centre de Formation Agricole et Rurale (CFAR) de Niofoin en Côte d’Ivoire est le tout premier centre au Nord du pays qui forme les jeunes de la région aux métiers de l’agriculture et de l’élevage.
Découvrez une vidéo de présentation du CFAR, réalisée par la Fondation d’entreprise Louis Dreyfus :
Un an et demi après son ouverture, Cintia Soro, la directrice du CFAR revient sur son expérience.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Cintia Soro, je suis ingénieure agronome et je suis directrice du CFAR de Niofoin depuis juillet 2019.
En tant que directrice, je gère la vie quotidienne du centre et les relations avec l’extérieur. Je dispense également des cours dans quelques matières et je participe à l’encadrement des projets professionnels des jeunes. La finalité du centre est de les former au métier d’agriculteur, c’est donc très important de leur donner des idées clés et de les orienter dans leur prise de décisions.
Quels jeunes accueillez-vous au centre et sont-ils satisfaits de la formation ?
Le centre accueille à très majoritairement des enfants d’agriculteurs des régions du Poro et de la Bagoué.
Au début ce n’était pas vraiment facile ; certains jeunes se demandaient l’intérêt d’intégrer une école d’agriculture pour apprendre des choses qu’ils maitrisent depuis qu’ils sont petits, en voyant leurs parents faire. Mais après avoir suivi les cours, les jeunes voient la différence entre le travail que leurs parents font et ce qu’on leur apprend au CFAR.
Par exemple, au Centre les jeunes apprennent à calculer la rentabilité d’un investissement agricole ou bien planifier leurs activités. Les jeunes nous disent souvent qu’ils ont vu leurs parents faire mais sans avoir réellement d’explication, au centre on leur donne toutes les explications nécessaires.
Le centre coopère également avec des agriculteurs de la région, c’est vraiment intéressant. Par exemple, l’an dernier on a mené un petit projet avec des rizicultrices ; l’objectif était de les former aux bonnes pratiques agricoles et à l’apport d’intrants. Et certains agriculteurs de la région ont été sélectionnés pour accueillir les élèves en stage.
Qu’est-ce qu’il vous plaît dans votre mission ?
J’ai toujours été passionnée par l’agriculture et j’encourage les filles à s’intéresser aux métiers agricoles car c’est un secteur promoteur. Il y a toujours une difficulté à recruter des jeunes filles car il y a beaucoup d’a priori sur ce métier, certains pensent que ce n’est pas assez classe pour une femme de travailler la terre. Mais on peut travailler dans la boue et à la fin de la journée, reprendre nos habitudes normales.
Je fais mon métier avec beaucoup de joie et de passion. J’ai reçu une formation, j’ai appris un métier et maintenant je peux le pratiquer en toute quiétude, c’est une grande fierté.
Le centre est vraiment une aubaine pour ces jeunes. Il donne une seconde chance à des enfants qui ont été déscolarisés, comme des jeunes filles qui ont dû suspendre leur scolarité à la suite d’une grossesse. Ça me fait plaisir de contribuer à cela et je le fais avec beaucoup de fierté.