En 2017, Fert a engagé un partenariat avec la Fondation d’entreprise Louis Dreyfus et LDC Côte d’Ivoire pour un projet de formation des jeunes ruraux dans la région du Poro. En 2019, le tout premier centre de formation agricole et rurale de la région, le CFAR de Niofoin, a été inauguré. Alors que la première promotion de diplômés du CFAR sortira en juillet 2021, Robert Serpollet, directeur général de la Fondation Louis Dreyfus, revient sur ce partenariat.
Quelles sont les missions de la Fondation d’entreprise Louis Dreyfus ?
La Fondation Louis Dreyfus est une fondation d’entreprise du groupe Louis Dreyfus. Elle a été créée en 2013 et a pour vocation de lutter contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire en apportant un soutien aux petits producteurs en Afrique, Asie et Amérique Latine. Elle a deux grands axes d’intervention : l’assistance technique aux producteurs, ce qu’on appelle le micro-farming, et l’éducation des futurs agriculteurs. La Fondation intervient dans une dizaine de pays. A chaque fois, nous travaillons en partenariat avec des ONG et un partenaire interne, Louis Dreyfus Company (LDC), société internationale de négoce en matières premières agricoles appartenant au groupe Louis-Dreyfus.
Pouvez-vous présenter le CFAR de Niofoin ?
Le CFAR est un collège agricole créé avec Fert et les communautés locales dans la zone nord de la Côte d’Ivoire. Il peut accueillir environ 60 élèves, des jeunes garçons et jeunes filles âgés entre 15 et 25 ans et possédant un niveau minimum de 5ème. Ce collège répond à un besoin de formation d’une nouvelle génération d’agriculteurs qui développeront leurs propres activités en appliquant des pratiques agricoles modernes et durables. Les étudiants reçoivent des enseignements théoriques mais aussi pratiques, grâce à des champs écoles leur permettant d’avoir toutes les aptitudes pour développer leur entreprise agricole.
Quelle est votre implication dans ce projet ?
Il nous tient à cœur de nous assurer que ces jeunes « agri-preneurs » comme nous aimons les appeler aient toutes les cartes en main pour aller au bout de leurs ambitions. Nous sommes donc engagés dans le suivi régulier de la vie du projet via des comités de pilotage organisés avec Fert. Notre représentant de LDC en Côte d’Ivoire assure un suivi de proximité et est en contact direct avec les équipes sur place.
Avec Fert, nous mettons tout en œuvre pour ouvrir le centre vers le monde professionnel. Je vois des passerelles assez naturelles avec d’autres projets de la Fondation dans la région. Nous avons par exemple un projet autour de la filière riz, ce qui peut constituer une opportunité pour les jeunes pour réaliser des stages ou s’insérer dans le monde professionnel. Inversement, le CFAR peut être une opportunité de formation continue pour les producteurs en activité que nous accompagnons.
Que pouvez-vous dire sur le partenariat avec Fert ?
La collaboration avec Fert est clé depuis le démarrage. Fert a développé une expertise en formation agricole à Madagascar, les équipes sont disponibles et font preuve de professionnalisme. Cela nous a convaincus. Notre collaboration est basée sur la confiance et la transparence, nous sommes conscients de nos forces réciproques et sommes très complémentaires.
Nous sommes très fiers du CFAR de Niofoin, c’est une très belle réalisation qui correspond à une vraie demande locale. Il n’y avait aucun dispositif de formation agricole dans le nord de la Côte d’Ivoire auparavant. Nous avons un taux d’abandon des élèves très faible, ce qui confirme l’intérêt des jeunes pour cette formation et la pertinence du programme.
Comment percevez-vous l’avenir du centre ?
Avec Fert, nous réfléchissons sur le long terme, à la manière de garantir l’essor et la pérennité du centre. Aujourd’hui, nous sommes déjà à une phase clé du développement du CFAR puisque cette année sortira la première promotion de diplômés. Nous allons donc suivre de très près leur insertion dans le monde agricole et nous espérons voir germer très vite des projets prometteurs qui contribueront au développement économique de la zone.