Quels sont les liens entre l’association Fert et les Organisations professionnelles agricoles françaises ?
Fert a été créée en 1981 principalement à l’initiative de dirigeants professionnels agricoles du groupe « Céréaliers de France » : AGPB, ITCF (aujourd’hui Arvalis) et Unigrains. Elle bénéficie du soutien financier d’Unigrains.
Fert utilise l’expérience et le savoir-faire du milieu agricole français et mobilise les compétences les plus adaptées en appui aux réalisations de terrain et comme base de formation et d’échange d’expériences pour les partenaires locaux.
L’association accompagne les acteurs du développement des économies agricoles des pays en développement ou émergents en s’attachant à la création des bases d’un partenariat économique durable entre organisations professionnelles françaises et étrangères.
Qui sont aujourd’hui les personnes qui constituent le Conseil d’Administration de Fert ? Siègent-elles à titre personnel ou représentent-elles leur structure professionnelle ?
Une partie des membres de Fert et de ses administrateurs ont été ou sont toujours des personnalités impliquées dans des organisations professionnelles agricoles ; ils démontrent un fort intérêt pour les problématiques des pays en développement et sont impliqués à titre personnel dans l’action de l’association et dans ses orientations.
Une autre partie des membres et administrateurs de Fert sont des personnes d’autres milieux professionnels partageant les mêmes valeurs humanistes et également préoccupés par les problèmes agro-alimentaires des pays en développement.
Cette mixité constitue une richesse ; il était très important dès l’origine que la réflexion sur ces questions ne soit pas seulement celle d’agriculteurs.
Les structures céréalières, en tant qu’institutions, ont-elles leurs mots à dire sur l’orientation des actions de Fert (territoires d’action, durée de l’accompagnement, méthodologie d’action…)?
Les administrateurs de Fert ne siègent pas au conseil d’administration au nom de leur organisation professionnelle mais en leur nom propre ; en effet, Fert est une association constituée de personnes physiques et non de personnes morales.
Le conseil d’administration d’Unigrains a en revanche son mot à dire sur les actions de Fert cofinancées en partie avec une dotation financière d’Unigrains.
Quel est le degré d’autonomie de l’association Fert ?
Bien que créée à l’initiative du Groupe «Céréaliers de France» et soutenue par ce dernier, l’association Fert répond aux sollicitations d’agriculteurs de pays en développement ou émergents de toutes filières agricoles (élevage, grandes cultures, maraîchage, arboriculture).
De par ses fonds privés, Fert peut s’engager dans la durée au côté de ses partenaires dans les pays en développement ou émergents, au-delà des périodes souvent très courtes des projets conduits sur financements publics.
Qu’est ce qui différencie Fert d’une ONG de développement ?
L’association Fert, régie par la loi 1901, est une association de coopération internationale pour le développement rural et peut être qualifiée à ce titre d’ONG.
Elle se différencie toutefois d’une ONG de développement classique par :
– son rattachement aux Organisations Professionnelles Agricoles françaises, qui fait d’elle une « agri-agence » ;
– sa démarche qui vise à promouvoir des organisations de producteurs spécialisées et à les accompagner, dans la durée et la continuité, vers l’autonomie.
Pourquoi Fert reste-t-elle aussi longtemps dans les pays où elle intervient ? Est-ce vraiment nécessaire ?
Forte du constat du temps qui a été nécessaire au développement agricole en France, Fert est convaincue que le développement agricole et notamment la formation des femmes et des hommes et la construction d’organisations professionnelles capables de porter ce développement, nécessitent des temps longs.
Pour autant il ne s’agit pas de rester indéfiniment mais jusqu’à l’autonomie des organisations partenaires. Ensuite, Fert envisage plusieurs possibilités en fonction du contexte : i) se retirer, ii) poursuivre l’accompagnement d’une structuration de niveau supérieur ou sur d’autres fonctions répondant à des problématiques identifiées par les partenaires locaux, iii) accompagner les agriculteurs d’autres régions.