En Géorgie, Fert travaille depuis 2011 auprès d’éleveurs laitiers de la région du Samtskhe-Javakheti, une région de moyenne montagne dans le Sud Caucase. Avec l’appui sur place d’une équipe locale de techniciens (le GBDC), les éleveurs laitiers cherchent à améliorer leurs pratiques d’élevage pour une plus grande productivité et une meilleure qualité du lait. De telles évolutions qui se font dans le respect des pratiques traditionnelles, comme celle de l’estive des troupeaux.
Chaque année, c’est la même rengaine ; à la fin du printemps, quand l’herbe se fait trop rare autour des villages, les agriculteurs se préparent à partir pour 4 ou 5 mois en alpage : pendant tout l’été, ils passeront leurs journées à plus de 2000 mètres d’altitude, là où l’herbe est encore verte. Pendant tout l’été, hommes, femmes et enfants se logeront dans leurs maisons d’alpage, sans électricité, au milieu de la montagne, pour s’occuper de leurs troupeaux.
Pour les producteurs, comme pour les animaux, ce départ en alpage est une fête !
A tel point que – le jour du départ – certains perpétuent encore une tradition qui consiste à maquiller et vêtir les animaux d’accessoires colorés. C’est ce qui a eu lieu à Derzeli, le 8 juin dernier. Lorsqu’on leur demande ce que signifie cette tradition, les habitants ne se souviennent plus de l’origine, mais pour eux, aujourd’hui, c’est une manière de fêter l’arrivée de l’été.
Au-delà du folklore lié au départ à la montagne, cette transhumance implique pour les producteurs toute une logistique : transformation du lait sur place, hébergement de la famille et des bergers, abri pour le troupeau et accès à l’eau… Fert et le GBDC aident les producteurs à améliorer leurs conditions de travail en montagne :
- en 2014, Fert avait soutenu la construction d’un système d’abreuvement pour permettre l’installation de points d’eau en alpage autour de la commune de Rustavi > en savoir plus
- cette année, ce sont 65 familles du village d’Iveria qui se sont unies pour construire ensemble un abri clos pour leurs troupeaux, notamment, en vue de les protéger des prédateurs sauvages qui sévissent dans ce secteur depuis plusieurs années (ours, loup …) et des intempéries ponctuelles (pluie, grêle, neige et vents forts). Avec l’aide du technicien du GBDC et les conseils du comité d’éleveurs Ertoba, les agriculteurs ont imaginé la conception d’un enclos de 250 m², dont 150 m² couverts. Un tel abri coûte environ 4 000 € ; les éleveurs financent plus de la moitié et assurent eux-mêmes la construction. Le bâtiment est en cours de construction et devrait permettre dès cet été de protéger près de 150 vaches et rassurer les producteurs !