Création de l’association Tefalidjanwe pour présider aux destinées du CFAR des Savanes.

L’association ivoirienne amenée à porter la responsabilité du Centre de Formation Agricole et Rurale des Savanes (CFAR) a vu le jour le 21 février 2024 à Niofoin. Une cinquantaine de personnes, majoritairement des agriculteurs, réunies en assemblée générale constitutive ont adopté à l’unanimité les statuts de l’association « Tefalidjanwe », un terme senoufo que l’on peut traduire par « le bon agriculteur ».

Initiée lors d’une mission du Cneap, la naissance de cette association constitue une étape importante dans l’institutionnalisation du dispositif. En succédant au comité de gestion paysan mis en place dès la création du CFAR en 2019, l’association Tefalidjanwe incarne désormais l’établissement et en portera progressivement la responsabilité légale, morale et financière.

Cette association rassemble des responsables professionnels agricoles du district, des anciens élèves, les parents d’élèves, les autorités locales, la fondation Louis Dreyfus et Fert. La gouvernance est quant à elle resserrée autour des agriculteurs.

Un producteur de riz à la tête

Souleymane Yeo Namongo a été élu président du conseil d’administration. Originaire du Poro, Souleymane est un agriculteur de 52 ans à la tête d’une exploitation familiale de 12 ha sur lesquels il produit du maïs, de l’anacarde, des mangues et surtout du riz, sa spécialité. Il est d’ailleurs président du pôle rizicole des Savanes et siège à ce titre à l’interprofession nationale. Son implication date de la création du CFAR lorsque le sous-préfet de Sinématiali l’a sollicité.

« Au début, je ne savais pas trop de quoi il retournait. On a d’abord pensé que c’était une affaire de blancs. Mais rapidement l’approche m’a plu et m’a donné envie de m’impliquer davantage. Pour moi, une des priorités de mon mandat sera la notoriété de l’établissement. Le CFAR doit être vu partout en Côte d’Ivoire mais nous devons aussi nous intéresser aux autres, voir ce qui se fait ailleurs. »

Yeo Namongo SouleymanePrésident de Tefalidjanwe

De gauche à droite, Yeo Souleymane (président), Sara Koné (secrétaire) et Tuo Yalatima (trésorier) constituent le bureau de l’association Tefalidjanwe.

À gauche, Souleymane Yeo (président), Sara Koné (secrétaire) au centre et Yalatima Tuo (trésorier) à droite constituent le bureau de l’association Tefalidjanwe.

Le président sera épaulé par 2 membres de bureau :

Gnoh Sara Koné a été élue secrétaire. Cette jeune agricultrice de 20 ans est une ancienne élève issue de la 2ème promotion. Elle conduit un élevage de poulets de chair, un petit atelier maraicher et cultive 2 ha de riz. Elle avance les raisons de son engagement : « Nous, nous sommes sortis du CFAR. Mais il y a des gens derrière nous. Je m’implique pour que le CFAR continue et profite à d’autres ».
Yalatima Tuo sera le trésorier de Tefalidjanwe. Président historique du comité de gestion, cet agriculteur produit du miel, des porcs, du maïs et possède un verger d’anacardiers et de manguiers. Lui aussi se rappelle les motivations à l’origine de son engagement : « Ce qui m’a intéressé, c’est de lier la formation et le suivi. Quand on termine une formation, on sort toujours avec un peu de zèle et on prend le risque de se perdre. Le suivi post-formation, ça nous canalise ». Son désir de prolonger l’aventure, il le tire pour partie de sa fille inscrite dès la première année et dont les résultats l’encouragent. « Je souhaite contribuer à l’évolution de mon environnement. Je suis content quand je reçois des stagiaires. La force de Tefalidjanwe, c’est que cette association part de la base, qu’elle implique des jeunes ».

Un accord cadre de partenariat avec Fert

Le président de Tefalidjanwe Souleymane Yeo et le président de Fert Jean-François Isambert ont signé un accord de partenariat.

Aussitôt élu, le président de Tefalidjanwe a signé un accord-cadre de partenariat avec Jean-François Isambert, le président de Fert. Les 2 associations étant désormais toutes deux impliquées dans la gestion de l’établissement, elles ont souhaité se lier autour de valeurs communes et d’ambitions partagées pour le CFAR. Une convention opérationnelle suivra et devrait permettre de déterminer, dès la rentrée 2024, un premier niveau de transfert de compétences entre Fert et Tefalidjanwe.