Madagascar est un pays en difficulté depuis plusieurs décennies, et la suspension de l’aide suite à la crise politique de 2009 a encore aggravé ce processus de dégradation. La gravité de la situation vécue par la population malgache reste cependant largement méconnue et Madagascar est aujourd’hui le pays le plus sous-aidé au monde en termes d’aide publique.
Ces dernières années, l’aide s’est trop faite à l’aune de la seule crise politique. Alors qu’une l’opportunité d’une sortie de crise semble se confirmer, il est plus que nécessaire de dépolitiser et de dépassionner l’aide apportée au pays, pour ne s’attacher qu’à des critères de vulnérabilité.
Comment qualifier la situation humanitaire et d’extrême pauvreté à Madagascar? Celle-ci souffre depuis toujours d’un manque de visibilité et de lisibilité. Les organisations de la société civile ont un rôle majeur à jouer pour témoigner de la situation vécue par la population malgache. Des ONG internationales humanitaires et de développement, oeuvrant chacune depuis plusieurs années à Madagascar, s’essaient ici à l’exercice, en synthétisant leur analyse d’après leur constat de terrain. Selon elles, au regard de la dégradation de la situation sociale, économique, sanitaire et environnementale, il est urgent aujourd’hui que tous les acteurs se réengagent, ensemble, de manière coordonnée et complémentaire, dans le développement de Madagascar, en priorité dans les secteurs sociaux. L’Etat doit s’engager dans la délivrance de services sociaux de base, afin que chaque citoyen – y compris les plus vulnérables et les plus exclus – puisse jouir de ses droits fondamentaux. Pour atteindre cet objectif, la société civile doit prendre et assumer sa place; l’Etat reprendre son rôle notamment via la définition de politiques claires, réalistes et concertées; et la communauté internationale, tout en mobilisant des fonds additionnels, s’assurer que des mécanismes de contrôle, de transparence et de redevabilité soient respectés.
Lire le document signé par 16 ONG internationales humanitaires et de développement
Les Organisations non gouvernementales internationales à l’origine et signataires de cet appel sont:
Action contre la Faim (ACF), Adra Madagascar, Agrisud, Aide et Action international, Apdra-Pisciculture paysanne, Asmae, Agronomes et vétérinaires sans frontière (AVSF), Care, Fert, Gret, Handicap International, Helvetas Swiss Intercooperation, Medair, Médecins du monde, WaterAid et Welhungerhilfe.
Toutes travaillent depuis plusieurs années à Madagascar.